Nous n’avons pas de patients, mais des acteurs de leur santé :
une vision chinoise du soin

Aujourd’hui, est-ce que vous vous considérez comme un simple « patient » face à votre santé?

ou plutôt comme un acteur conscient et actif dans votre démarche de soin ?

 

Le mot « patient » est omniprésent en médecine conventionnelle pour désigner les personnes qui consultent. Pourtant, ce terme soulève bien des questions. À l’origine, un « patient » est celui qui endure, passivement, en attendant qu’une solution vienne de l’extérieur. Cette notion implique souvent une position de dépendance, une attente de guérison qui peut parfois sembler infinie 🦥.

Et si vous exploriez une voie plus active et consciente pour prendre soin de votre santé ? Ce n’est pas toujours simple, et il est naturel de se sentir parfois dépassé ou inquiet face aux symptômes. Mais même de petits pas peuvent faire toute la différence. En cette saison, il s’agit de reprendre doucement les rênes de votre santé (et non celles de Rodolphe et compagnie 🦌🦌🦌🦌 #blaguedeNoël), à votre rythme, sans pression ni miracle attendu (c’est le job des lutins de Laponie 🎅).

Dans cet article, nous revisitons l’histoire du mot « patient » pour comprendre pourquoi nous pourrions repenser cette vision. Car choisir de devenir acteur de son soin est une démarche qui transforme votre santé et vous reconnecte à votre potentiel de guérison.

À vous qui faites ce choix, qui avancez pas à pas vers une démarche active et éclairée, nous vous adressons toutes nos félicitations🏅. Cette initiative, si précieuse, est un cadeau que vous vous offrez à vous-même, et qui vous apportera de nombreux bénéfices.

« Surveille ta bouche et ton corps, et veille à ta propre subsistance.
Celui qui est vigilant dans ses paroles et actions cultive sa force intérieure et assure sa santé. »
Hexagramme 27, nommé Yi (頤) ou Nourrir, Yi King.

Replongeons ensemble dans l’histoire du mot « patient » et voyons pourquoi, en Méthode Zhong Fu, nous encourageons chacun à devenir acteur de son propre soin.

L’histoire du mot « patient » : de la passivité à l’endurance

Le mot « patient » vient du latin patiens, qui signifie « celui qui endure« . Il dérive du verbe pati, « souffrir » ou « supporter ». Dans l’Antiquité, ce terme n’était pas spécifique au domaine médical ; il désignait toute personne confrontée à une épreuve à endurer. Le terme porte donc en lui les notions de souffrance et d’endurance.

Avec l’essor de la médecine, patiens a été utilisé pour désigner les personnes soignées par les médecins. Ceci marque ainsi une relation où l’individu subit le traitement imposé par un expert en santé. Cette terminologie, surtout dans la médecine gréco-romaine, mettait en avant une séparation nette entre celui qui soignait, le medicus, et celui qui recevait, le patiens. Ainsi, le « patient » était vu comme celui qui endure passivement, tandis que le médecin possédait la connaissance et l’autorité.

Le rôle de l’Église au Moyen Âge : endurer et attendre la bonté divine

Au Moyen Âge, le terme « patient » a pris un caractère encore plus spirituel, influencé par la vision chrétienne de la souffrance comme une épreuve de la foi. L’Église jouait un rôle central dans la santé et dans la gestion des soins. Le « patient » était souvent perçu comme une personne qui non seulement endurait la maladie, mais devait aussi attendre avec patience et foi la guérison, qu’elle vienne par le biais du traitement ou par la miséricorde divine ☄️. Cette perspective, largement répandue, renforçait l’idée d’un individu passif qui acceptait son sort comme une épreuve envoyée par Dieu.

Cette influence chrétienne est restée profondément ancrée dans les pratiques et les mentalités jusqu’à la Renaissance, où l’émergence des premières écoles de médecine a permis de donner une place plus scientifique au médecin, tout en conservant l’aspect d’endurance du patient. L’attente 🧎🏽‍➡️et l’endurance sont donc demeurées des notions fortes attachées au mot « patient », jusque dans la médecine moderne.

L’anecdote des premiers arracheurs de dents : des « patients » dans la douleur

Un exemple frappant de cette conception du « patient » est celui des premiers dentistes, ou plutôt des « arracheurs de dents« 🦷. Entre le XIIIe et le XVIIe siècle, les barbiers-chirurgiens ne se contentaient pas de tailler les barbes: ils pratiquaient aussi des soins rudimentaires, comme les saignées, l’extraction de dents et quelques interventions chirurgicales mineures.

Ces extractions sans anesthésie se faisaient dans des conditions d’hygiène précaires. Les patients devaient alors faire preuve d’une patience au sens propre du terme : ils enduraient des douleurs intenses sans autre recours que leur propre capacité de résistance. L’extraction d’une dent était si douloureuse qu’elle pouvait faire perdre connaissance au patient. Dans certains cas, elle pouvait même être fatale en raison des infections qui en résultaient.

Il a fallu attendre le règne de Louis XIV, au XVIIe siècle, pour que des chirurgiens professionnels prennent le relais de ces barbiers. Grâce à une formation appropriée, ces chirurgiens appliquèrent alors des protocoles plus rigoureux. C’est avec l’émergence de la chirurgie dentaire moderne que le « patient » a commencé à être traité différemment. 

Pourquoi le terme « patient » ne correspond pas à la vision de la médecine traditionnelle chinoise

Dans la culture chinoise, le terme de « patient » tel que nous le connaissons en Occident n’existe pas vraiment. En médecine traditionnelle chinoise (MTC), la personne soignée est souvent désignée comme bìngrén (病人), c’est-à-dire une « personne souffrante« , ou plus généralement comme un rén (人), un « être humain ». Cette terminologie met davantage l’accent sur la personne que sur son état de souffrance ou d’attente.

La MTC repose sur une philosophie où la santé est perçue comme un équilibre dynamique entre les forces du Yin et du Yang. Ainsi, chaque individu est responsable de maintenir cet équilibre en s’adaptant aux changements de la nature et en respectant des règles de vie. La santé n’est pas seulement une affaire de guérison des symptômes ; elle est une quête d’harmonie avec soi-même et avec l’environnement. Le rôle du praticien de MTC n’est donc pas seulement de « soigner » mais de « guider » l’individu pour qu’il trouve lui-même les moyens d’atteindre cet équilibre.

La méthode Zhong Fu : un accompagnement vers l’autonomie en santé

À l’École Zhong Fu, nous intégrons ces principes de la MTC dans notre pratique et notre approche du soin. En MTC, la personne accompagnée n’est pas vue comme un « patient » qui attend une solution, mais comme un être qui joue un rôle actif dans son propre équilibre de santé. Cette philosophie encourage l’individu à prendre des initiatives, à être responsable de sa santé en observant des pratiques qui soutiennent l’énergie vitale, le Qi, et harmonisent le corps et l’esprit.

La méthode Zhong Fu repose sur ce principe fondamental de collaboration : le praticien accompagne la personne soignée dans sa quête de santé, en lui proposant des outils pour mieux comprendre et rééquilibrer ses énergies. Le soin ne se limite pas à l’élimination des symptômes mais vise une transformation en profondeur, où l’individu prend la responsabilité de son chemin vers la santé.

 

 

4 RAISONS D’ENCOURAGER CETTE DéMARCHE DE SANTé ACTIVE

Nous tenons également à remercier les personnes qui font le choix de s’engager activement dans leur démarche de soin pour plusieurs raisons :

➸ Responsabilisation thérapeutique 🤘: En prenant l’initiative de gérer leur santé différemment, ces personnes adoptent une posture de responsabilité et d’ »empowerment ». Des études ont montré que l’implication dans sa propre santé est bénéfique pour le bien-être général, notamment pour la santé mentale et la résilience au stress.

➸ Impact sur la santé publique 💰: En intégrant les médecines complémentaires en soutien de la médecine conventionnelle, les patients adoptent une démarche durable agit sur trois aspects: la prévention, la gestion des phases aiguës et le rétablissement. Cette approche contribue à alléger la pression sur le système de santé publique en favorisant une prise en charge plus équilibrée et moins centrée sur des interventions lourdes.

➸ Soutien aux pratiques respectueuses de l’environnement 🌍 : La MTC encourage une harmonie avec la nature et intègre des pratiques de vie qui respectent les cycles naturels. En adoptant ces habitudes, les personnes qui consultent s’engagent dans une démarche de santé durable, respectueuse de l’environnement.

➸ Préservation et transmission des savoirs ancestraux ☯️: En choisissant la MTC et la méthode Zhong Fu, les personnes contribuent à faire vivre des pratiques ancestrales qui risqueraient autrement de disparaître. Elles participent ainsi à la préservation de traditions médicales qui valorisent l’approche globale de l’être humain.

Les nuances de la terminologie : restrictions et alternatives

En 2006, la MIVILUDES (Mission Interministérielle de Vigilance 💂🏻et de Lutte contre les Dérives Sectaires 🧟) a publié une recommandation visant à réserver l’usage du terme « patient » aux praticiens de la médecine conventionnelle en France, pour éviter toute confusion et renforcer le cadre juridique de la médecine conventionnelle par rapport aux médecines alternatives. Cette restriction a poussé de nombreux praticiens en médecine complémentaire à se tourner vers d’autres termes, tels que « client » ou « personne accompagnée ».

Cependant, le terme « client » n’est pas idéal non plus, car il est souvent associé à une transaction commerciale 💶 et peut induire une relation de consommation de services, ce qui ne correspond pas non plus à la vision de la MTC ou de la méthode Zhong Fu. Nous y préférons des termes plus inclusifs, qui mettent en avant le rôle actif de la personne dans sa quête de santé et sa démarche de transformation.

En conclusion : un regard différent sur la notion de « patient »

À l’École Zhong Fu, nous voyons les personnes qui viennent consulter non pas comme des « patients » dans l’attente d’une solution externe, mais comme des êtres humains en quête d’harmonie🪁. Inspirée par les principes de la MTC, la méthode Zhong Fu favorise une approche où chacun devient acteur de sa propre santé, avec le soutien et la guidance d’un praticien.

En revisitant notre conception de la santé et du soin, nous renouons avec une vision millénaire qui valorise l’autonomie 🤸🏽‍♂️et l’engagement. Merci à tous ceux qui choisissent de faire ce chemin avec nous : vous incarnez une manière consciente de prendre soin de soi 💎et de cultiver l’équilibre intérieur.

Nous vous invitons à partager cet article avec ceux qui pourraient être inspirés par cette vision du soin. Pour suivre nos prochains articles et découvrir d’autres perspectives de la méthode Zhong Fu, abonnez-vous ✏️ à notre newsletter. Il vous suffit de cliquer sur le lien suivant et de nous donner votre prénom et votre email. Vous pouvez vous désabonner à tout moment, en toute liberté.